Monument

Bettens

Temple

En 1725, jugée sans doute trop petite, la vieille chapelle de Bettens est démolie pour faire place à un édifice plus important. Les archives communales possèdent encore les comptes de la mise des « échuttes »: fenêtres, vieux bois et autres épaves. Les acheteurs ont nom : Jean-François Moran, Louis Guillet, Louis Clavel, Jean-Pierre Magnin, Joseph Délédevant: ces noms sont encore bien connus aujourd’hui au village. Cette mise rapporte 100 florins, auxquels s’ajoute un don de Leurs Excellences de 900 florins. A cette époque, le Pays de Vaud est encore sous la domination bernoise.

Le noble et généreux seigneur de Bettens - nommé ainsi dans les vieux documents - donne de son côté 100 florins. Cela fait 1100 florins, environ 14'000 francs d’aujourd’hui, qui permettent de passer contrat avec les maîtres maçons Jean-David Pelot et Nicolas Duveluz. Ce contrat, daté du 3 avril 1725, engage ces messieurs à « faire toutes choses nécessaires à l’égard de leur art sans exception à rendre cet ouvrage parfait » Ainsi fut construite la nef de l’église actuelle avec la belle porte d’entrée qui se trouve aujourd’hui dans le vestibule. L’histoire de la construction de l’église est encore bien vivante lorsqu’on la parcourt. 

L’Eglise de Bettens subit quelques années plus tard un outrage : elle est désaffectée.  En 1836, la commune de Bettens profite d’un remaniement qui la rattache à Oulens pour obtenir un service dominical. Mais il faut faire de considérables réparations dans ce « bâtiment depuis fort longtemps à peu près hors d’usage » comme il est dit dans une lettre de l’époque. Cela coûte cher et malgré la générosité du châtelain Georges Grussel qui offre une cloche neuve, la chaire en noyer, les livres à l’usage de l’église et la table de cène en marbre, de M. Mercier qui offre la coupe en argent pour la communion le budget reste conséquent. 

Depuis lors, l’église de Bettens n’a plus été abandonnée. On la répare en 1893. En 1921, un vitrail du peintre Louis Rivier est posé dans le chœur. On y fait d’importants travaux en 1928. On perce notamment deux fenêtres latérales à encadrements de ciment pour remplacer les petites fenêtres uniques des façades nord et sud. Enfin en 1967, une nouvelle restauration devient nécessaire. Les toitures et les murs intérieurs et extérieurs sont remis en état. Les quatre fenêtres de la nef, créées en 1928, sont remplacées par quatre fenêtres à encadrements de molasse ayant les mêmes dimensions que la fenêtre du chœur, elle encore d’origine. Sans que l’éclairage soit diminué, l’unité dans les proportions des ouvertures est rétablie. Le plafond en plâtre est remplacé par un nouveau plafond en sapin. Un escalier tournant en chêne, dans la tour du clocher, donne accès à la sacristie, aux combles et à la chambre des cloches. Cette solution permet de mettre en valeur le volume intérieur de la tour. Une grille vitrée, exécutée d’après un dessin de J.-P. Stauffer, est posée entre la net et le vestibule, permettant une meilleure relation entre ces deux espaces. Un nouveau porche est créé, ainsi qu’un nouvel escalier extérieur améliorant l accès à l’église. La table de communion et le vitrail de Rivier ont maintenus à leur emplacement primitif. La chaire en noyer, qui date de 1838, est remise en état, déplacée vers le côté sud du chœur et légèrement abaissée.